Il y a toujours une part de mystère à entendre une oratrice, un orateur... Surtout si celui-ci ou celle-ci sait charmer, en « tenant en haleine » son auditoire !

Certaines personnes ont ce don inné, d'autres le travaillent. Toutes utilisent des techniques assez simples. Elles reposent sur un constat : l'éloquence, c'est avant tout la capacité à établir un contact et à le maintenir. Cela se passe entre un émetteur, unique, et des récepteurs, multiples – la base de toute communication.

Il faut donc tout d'abord susciter l'intérêt, voire interpeller. Il faut ensuite maintenir l'écoute, en sachant « cadencer » son propos. C'est à dire garder le rythme entre temps « forts » et temps « faibles », entre moments où le message « passe » et ceux de « respirations », pour lui permettre d'être « assimilé ».

Il faut enfin conclure, réussir le « bouquet final ». Lequel suscitera l'adhésion, éventuellement l'enthousiasme. Cela se mesure souvent à « l'applaudimètre », a minima par une approbation relevant du langage gestuel : sourires, hochements de tête, etc... Un silence, des attitudes neutres, un « éparpillement » rapide des spectateurs : autant de signes d'un échec.

Où l'on voit aisément que l'éloquence est, par nature, un exercice maîtrisé d'interactivité...

« Respiration » ... le terme est fondamental. Un auditoire, s'il est « capté », se met spontanément à « caler » son rythme d'inspirations et d'expirations. Il respire « en tempo » vis-à-vis du débit de l'oratrice ou de l'orateur.

Cela signifie qu'il est indispensable, d'adopter la bonne cadence de discours. Sinon, gênée dans sa respiration, l’assistance va rapidement décrocher.

L'éloquence, c'est aussi la capacité à s'adapter aux « retours » de son public. Donc d'être extrêmement attentif à ses réactions : Il faut les « sentir », le plus instantanément possible.

En clair, modifier « en direct » les « paramètres » de son propos : ralentir son phrasé, parler plus bas ou au contraire accentuer ses phrases, au besoin relancer. Prendre le temps aussi de laisser réagir pour « rebondir », en s'appuyant sur l'approbation, parfois sur la réprobation – lorsqu'on dénonce des faits, une situation.

Bref, comme tout exercice de communication, cela consiste à être intelligible, compréhensible, accessible... et non à se vouloir forcément plus intelligent que l'assistance qui vous écoute.

Finalement, l'éloquence consiste bien plus à faire briller son public, qu'à chercher à briller soi-même...